


Seit 10 Jahren bringt die Galerie Ulmacarisa in Madrid Kunst unter die Leute. Ich bin glücklich zu den Künstlern der Galerie zu gehören und wünsche der Galerie weiterhin viel Erfolg!
Depuis 10 ans la Galerie Ulmacarisa de Madrid sert d’intermédiaire entre artistes et le public intéressé. Je suis heureux de faire partie de ses artistes et lui souhaite bonne continuation!
Diese Sommerblumen blühen nur kurze Zeit und zeigen dabei ohne grosse Scham ihre Attribute.
Das freut Schmetterlinge, Bienen sowie das menschliche Auge.
Nach dieser prallen Periode krungelt sich all die Pracht zusammen und es bleibt nur noch ein dunkles, verfaultes Kügelchen übrig, ähnlich einem Geissgagel.
7. 05. – 29. 05. 2022 Stockalperschloss/Château de Stockalper
Freitag/Samstag/Sonntag 16h-18h Vendredi/Samedi/Dimanche 16h-18h
Im Mai 2022 stelle ich im Oberwalliser Kunstverein/Galerie zur Matze in Brig/VS aus. Es freut mich, dort meine neuen Stillleben präsentieren zu dürfen.
Am 22. Mai um 16h mache ich eine Führung durch die Ausstellung.
En mai 2022 j’expose à la Société des Beaux-Arts du Haut-Valais/Galerie zur Matze à Brigue/VS. J’ai le plaisir d’y montrer mes nouvelles natures mortes.
Le 22 mai à 16h il y aura une visite guidée en ma compagnie.
Les tulipes, mi añoranza, la virgen de Atocha, les plats cuisinés, les animaux, les fruits, les montagnes enneigées…mes thèmes depuis toujours.
Tulpen, Tiere, meine añoranza, die Jungfrau von Atocha, gekochte Speisen, Früchte, verschneite Berge…meine Themen seit jeher.
Tulipes, citrons et un peintre très connu
« Bosschaerts Bild ist um 1620 entstanden. (…) Denn sind diese emanzipierten, dominierenden, herrschsüchtigen Blumen, die laut nach Bewunderung und Verehrung verlangen, nicht das Symptom eines eigenartigen Kults? Darauf weist schon die Komposition des Bildes hin. Der Strauss steht in dem hohen Fenster wie auf einem Altar, erhöht über die gesamte Natur. Eine heidnische Blumenmonstranz. » Zbigniew Herbert: Der Tulpen bitterer Duft, Bibliothek Suhrkamp, 1995
Galería Ulmacarisa Madrid, Spanien vom 5. – 26. März 2021
ILUSIONES: 5 acuarelas/lápiz de color, 24,5 x 20,5 cm, 2021
El término « ilusión » significa una representación sin verdadera realidad, sugerida por la imaginación. Así se acerca al sueño.
Es una suerte de espejismo, de ideal, de engaño. ¿Cómo distinguir la falacia del simulacro?
La ilusión es la pequeña hermana del sueño. Ella es parecida a la ensoñación.
Ambas están medio dormidas y son semejantes entre sí.
Mis acuarelas se encuentran en ese mundo entre lo consciente y lo inconsciente, entre el trampantojo
y el idealismo, entre la esperanza y la extenuación. Daniel Salzmann
Der Traum ist der Königsweg zum Unbewussten, hat Freud gesagt.
Aber welchen Weg genau einschlagen? Wie so viele Wörter im Spanischen hat auch « la ilusión »
viele Bedeudungen: Die Illusion, die Vorfreude, das Blendwerk, die Sinnestäuschung, die Träumerei, die Verspiegelung, der Wunschtraum, die Schwärmerei, das Traumbild, das Wunschdenken, die Freude, die Hoffnung…
Ich habe von allem ein bisschen genommen. Am meisten aber von der Hoffnung;-)
5 Aquarelle/Mischtechnik auf Papier, 24,5 x 20,5 cm, 2021
Viel Spass beim Anschauen der Bilder! Daniel Salzmann
Magnifique exposition, accrochage surprenant, éclairage étonnant.
Un grand MERCI à toute l’équipe de ContreContre: Fabienne, Nicolas, Julien, Claudine, Patrick …et les autres dont j’ai oublé le nom. A bientôt! Daniel Salzmann
Comment réagir en tant qu’artiste face à une situation aussi inattendue que perturbante?
Comme tout un chacun, je me tiens aux recommandations de l’Office fédéral de la santé.
L’inaction me stresse: J’ai envie de bouger. Mais je dois suivre les règles du confinement!
Et comme les rencontres avec les amis et connaissances me manquent! Je ne suis pas fait pour une vie solitaire ni pour une vie virtuelle.
Pas plus tard que hier j’ai encore été frappé par cet immense contraste: Dehors le plus doux des printemps qui fait pousser les fleurs. Les arbres ont explosé depuis la dernière pluie. Puis les images que je vois dans la presse écrite ou à la télé: L’armée qui doit emporter les cerceuils avec les morts qu’on ne peut plus enterrer. Des morgues bondées. Une troupe de soldats qui entre dans un EMS près de Madrid. Sa mission: désinfecter. Apocaliptique!
Die Corona-Pandemie hat uns eiskalt erwischt. Dabei sah man sie durchaus kommen. Warum sollte sich ein Virus in Zeiten von globalisierter Wirtschaft und weltweiter Vernetzung an Grenzen halten?
Ja wir Menschen leiden! Weil wir nicht raus können. Wir brauchen die Bewegung. Und vor allem: Wir sind nicht dazu geschaffen, allein zu leben. Oder nur ganz wenige von uns. Ich gehöre nicht dazu.
Auch als Künstler bewegt mich diese Gesundheitskrise und ihre Konsequenzen. Wie kann ich damit umgehen? Ich versuche die Bilder und Erlebnisse zu verdauen, indem ich zeichne oder male.
Dabei fällt mir dieser enorme Kontrast auf: Auf der einen Seite der mildeste Frühling, den man sich vorstellen kann. Der Regen der letzten Tage hat die Bäume explodieren lassen. Blumen spriessen.
Dann dieser vermummte Trupp von Soldaten, der in der Nähe von Madrid ein Alterheim betritt. Der Auftrag: Desinfizieren! Ein apokalyptisches Vorstellung.
Ähnlich diesem Reiter im Regen, begleitet von seinen zwei Hunden: Treue Begleiter, auch in unwirtlichen Zeiten.
Der improvisierte Hausaltar: ein Marienbildnis mit einem Blumenstrauss. Ein schönes Stilleben. Natürlich muss man es auch noch sehen.
Ab heute 11. Mai 2020 treten in mehreren europäischen Ländern Lockerungen der Corona-Massnahmen ein.
Déconfinement: Le rush redouté dans les transports en commun n’a pas eu lieu.
Europa retoma la vida pública con las fronteras cerradas y sin certeza sobre el verano.
Damit schliesse ich diese Covid-19-Seite. Es gibt noch andere Themen für einen Maler.
C’est ainsi que je termine cette page Covid-19. Il y a encore d’autres thèmes dans la vie d’un peintre.
Ahora pongo término a esta pagina Covid-19.
Todavia hay otros temas para un pintor.
Der « Lehnstuhl » von Matisse/Le « fauteuil » de Matisse
Cette monographie présente ma « philosophie » et mon travail artistique.
Richement illustrée avec des reproductions en couleur.
Préface de Annik Mahaim.
ISBN: 978-2-8399-2457-3
Texte en allemand avec traduction française, 70 p., 26 x 20 cm, paru en oct. 2019
CHF 29.- À commander par e-mail / Zu bestellen per e-mail: danielsalzmann55@gmail.com (+ 2.- CHF port en Suisse, 8.- CHF en Europe)
Christian Morgenstern
Tiere zu zeichnen bereitet mir grosses Vergnügen. Dabei lasse ich mich von Fotos inspirieren, die in Zeitungen oder Zeitschriften abgebildet sind. Oder ich gebe ein Stichwort in eine Suchmaschine, z.B. « Tiere der Alpen ». Das Spannende dabei ist, dass
ich einschätzen muss (oder darf), welches Foto sich für eine Zeichnung eignet und welches nicht. Gibt’s was her? Hat es das Potential zu einer guten Zeichnung? Eine Zeichnung ist etwas ganz anderes als eine Fotografie. Eine Zeichnung ist viel abstrakter. Und vor allem: Zeichnen heisst weglassen können. Und das lernt man mit der Zeit.
Depuis quelques mois, j’adore dessiner des animaux. Je m’inspire de photos que je vois dans des journeaux ou des magazines. Ou il m’arrive de surfer sur Internet. J’écris par emplemple: « Animaux des Alpes », et il y a une avalanche d’images qui s’affichent. Ce qu’il y a d’intéréssant – pour moi en tout cas – c’est de pouvoir (ou de devoir) évaluer si telle photo a le « potentiel » de devenir un bon dessin? Un dessin est tout autre chose qu’une photo. Un dessin est plus abstrait. Ce qu’il faut savoir faire, c’est laisser de côté.
Cela s’apprend avec le temps.
Le Prado un certain regard Mein persönlicher Blick auf den Prado
Galeria Ulmacarisa C/ José Abascal 26, 28003 Madrid Spain:
« Vistas de Ávila a través el Jubileo » 15 Sept. – 5 Oct. 2018
Das Set mit 11 A6-Postkarten kann bei mir für 20 CHF bestellt werden. Versand ist inkl.
Le jeu de 11 cartes A6 en couleur peut être commandé chez moi pour 20 CHF port incl.
E-Mail: danielsalzmann55@gmail.com
Eine kurze und sehr persönliche Kulturgeschichte des Essens.
Illustriert mit 24 Aquarellen von Zwischenmahlzeiten.
Zu beziehen beim Autor zum Preis von 20 CHF.
Naturellement mortes ?
Qu’aurait-elle encore à dire, aujourd’hui, la nature morte ? Est-elle véritablement hors-jeu ?
De son âge d’or baroque, auquel Daniel Salzmann emprunte assurément les motifs de têtes de mort, de papillons, d’écureuils, de coupes précieuses et autres citrons – qu’on aille voir les œuvres d’Adriaen van Utrecht, Jan van Kassel, Antonio de Pereda ou Abraham Mignon -, le message moral est perdu : on se soucie aujourd’hui du memento mori comme d’une guigne, ou plutôt on s’en amuse : on y déchiffre les symboles comme dans un jeu de devinettes futile, le papillon évoquant l’âme, l’écureuil le malin, etc. J’ai dit emprunts de motifs, mais plutôt faudrait-il dire emprunts de fragments précis de tableaux anciens (les références existent, demandez-les à l’artiste !) que Salzmann, le musicien, enrôle dans un jeu de variations de cinq, de quatre, de trois, de deux peintures, toutes des formats de papier identiques (70 x 60 cm), qui déploient des séquences colorées où Bonnard, Matisse et de Kooning reconnaîtraient leurs points d’interrogations éclatants sur l’art de représenter les choses, ou plutôt leurs interrogations explosives sur la pertinence de représenter les choses. Et c’est là qu’on rejoint la question de départ, restée sans réponse : la nature morte est-elle morte ? Salzmann réfute le constat des historiens de l’art et autres critiques légistes d’aujourd’hui, amateurs des morgues de l’art. Que l’on observe attentivement la danse qu’exécute le compotier d’une œuvre à l’autre, dans une séquence de cinq, et l’on se persuadera que la matière de l’esprit est vivante, bien vivante.
Alberto de Andrés
Deutsche Übersetzung
Ist das Stilleben tot?
Hat das Stilleben heute noch etwas zu sagen? Oder ist es – wie die französische Bezeichnung „nature morte“ nahelegt – seiner Natur entsprechend tot? Sozusagen sang- und klanglos aus der Mode gekommen?
Wenn Daniel Salzmann dem goldenen Zeitalter des Barocks die Motive seiner Stilleben entlehnt, die Totenköpfe, Schmetterlinge, Eichhörnchen, Zitronen und Fruchtschalen – man schaue sich bloss die Werke eines Adriaen van Utrecht, Jan van Kassel, Antonio de Pereda oder Abraham Mignon an – dann weiss er, dass unserer heutigen Zeit die moralische Botschaft dieser Motive abhanden gekommen ist. Das memento mori, das „Gedenke Mensch, dass du sterblich bist!“, kümmert heute keinen Bildbetrachter auch nur einen Deut. Im Gegenteil, man amüsiert sich allenfalls, wie bei einem Ratespiel die symbolische Bedeutung des Bildinventars zu entschlüsseln: Der Schmetterling steht für die Seele, das Eichhörnchen für den Teufel usw.
Von entlehnten Motiven zu sprechen ist allerdings nicht ganz korrekt. Präziser müsste man sagen: Salzmann entlehnt Fragmente, Bildausschnitte von barocken Gemälden (die Referenzen sind zu raten!) und variiert sie ähnlich einem Musiker in Sequenzen von fünf, vier, drei und zwei Bildern im selben Format (70 x 60 cm). Farbenkräftige Kombinationen, in denen ein Bonnard, Matisse oder de Kooning ihre eigenen malerischen Fragezeichen zur Kunst der Repräsentation wiedererkannt hätten, jene grundlegende Frage, wie die Kunst die immer gleichen Dinge wiederzugeben habe. Jene Frage also, die uns zur eingangs gestellten Frage führt, ob das Stilleben tot sei?
Salzmann widerlegt mit seinen Tableaux den von Kunsthistorikern und anderen Totengräbern der Malerei verkündeten Tod der „nature morte“. Man beobachte nur einmal mit welcher Anmut die Fruchtschale durch seine fünf Bilder hindurch tanzt! Was könnte uns mehr als diese Bilder überzeugen, dass der Geist dieser Materie lebendig geblieben ist, äusserst lebendig sogar.
Alberto de Andrés
Daniel Salzmann – Aquarelles
De-ci, de-là
De-ci, de-là, Daniel Salzmann cueille délicatement ses motifs aquarellés. Dans son environnement direct, dans des journaux, au cours de ses déambulations, au quotidien, le choix se fait au gré des humeurs de l’existence, des rencontres, des hasards, des affinités. Journal intime, carnet de bord dont les pages égrainent les heures, irrégulièrement. Pourquoi ce motif-ci ? Un oignon, une madone, un bateau, un Chinois, un putto ? Pourquoi pas si une impulsion intérieure, un coup de cœur, le suggère. Comment dès lors ne pas voir dans ces motifs esquissés l’équivalent contemporain des paysages intimes que les délicats aquarellistes de l’école anglaise, puis les peintres français ont intégré à notre conscience artistique depuis deux siècles. Mais ici, les motifs de rien ne procèdent pas de la nature, ne célèbrent plus des parcelles de paysage et intègrent de surcroît les audaces de la tache colorée, débordante, indomptée et abstraite d’un siècle urbain, trop à l’étroit dans son corsage publicitaire et surmédiatisé. Prenons garde cependant : il ne s’agit pas ici de faire valoir une quelconque nostalgie d’un paradis perdu d’avant l’ère du consumérisme de masse, mais de l’évocation sans préjugés, modeste et sincère, d’une discontinuité irréductible, d’un morcellement du monde qui nous est échu. De sorte que le journal intime de Daniel Salzmann ne déploiera tout son sens que rétroactivement, c’est-à-dire ne fera état de son unité, qu’une fois parachevé avec l’existence, à la manière d’un feu d’artifice en suspens dont les fusées restent pour l’heure dispersées, dans l’attente de l’artificier.
Alberto de Andrés
Arbeiten von mir befinden sich in zahlreichen öffentlichen und privaten Sammlungen, untern anderen der Kunstsammlung des Kantons Bern, jener der Städte Bern, Fribourg, Brig, der Gemeinde Naters und des Kunstvereins Oberwallis, sowie im Spital Brig.
2011 Früchtestilleben (Diptychon), Ankauf durch die Bank Raiffeisen, Visp/VS
2017 Ankauf Alpenpanorama durch Privat, Kanton Bern.
2005 Farbkonzept für einen Neubau (Dreifamilienhaus) in Tafers/Kt. Fribourg. (Architekt: Roger Cottier, Fribourg)
2003 – 2019 Bilder in einem Advokaturbureau in Bern. (Inzwischen in Privatbesitz im Kanton Bern).
Daniel Salzmann – Schrittweise Abstraktion
Die gezeigten Bilder stellen eine Reihe dar, welche einer schrittweisen Abstraktion entspricht: ausgehend von einer Figuration, einer gegenständlichen Darstellung (Granatäpfel, Pfingstrosen etc.) nähert sich die Bildsprache nach und nach der Abstraktion – sie entwickelt sich in Richtung nicht-figürliche Komposition.
Die langjährige Erfahrung erlaubt es Daniel Salzmann, sich einer freien Malerei zu bedienen, einer Malerei, welche sich vom Objekt gelöst hat und nun ihre eigene, persönliche Aesthetik zu entfalten beginnt. Die Bilder steigern sich zu einem erfrischend-frohen Kosmos, in welchem sich Farbe zu Wolkengebilden verdichtet und zu Konzentraten zusammenballt, die nur eines im Sinn zu haben scheinen: das Auge in Erstaunen und Entzücken zu versetzen sowie Freude am expressiven Gestus durchdringen zu lassen.
Daniel Salzmann: Exposition à la Galerie zur Schützenlaube Viège du 1er au 23 avril 2006
Deutsche Übersetzung
«Une série de panneaux peints de Daniel Salzmann laissent déborder la nourriture succulente qu’ils présentent, tels des plateaux de cuisine privés de rebords. Les saveurs méditerranéennes se répandent de tous côtés: sardines à l’huile d’olive, timbale de crustacés, daurade au citron, poulet à l’ail, poivrons farcis, côtelettes d’agneau grillées, figues à la cannelle, tartes aux abricots. Un festin! C’est que dans sa cuisine d’artiste, Daniel Salzmann a de qui tenir : du chef Edouard Manet, grand maître des natures mortes culinaires d’un XIXe siècle où la cuisine reflète l’opulence bourgeoise. Une des particularités des œuvres de Daniel Salzmann est que leur format et leurs dimensions sont constants, rappelant un coin de table carré couvert d’une nappe blanche d’où se détachent les couleurs vives des plats apprêtés et comme destinés au même convive: le spectateur. Le point de vue surplombe légèrement les mets et son rapprochement des plats suggère que ceux-ci sont placés à portée de fourchette de l’invité qui voit défiler devant lui une cuisine généreuse, opulente, expressive et authentique. Tradition de la table, tradition du tableau!
Mais que peuvent véritablement signifier aujourd’hui ces plats non entamés, exposés comme en représentation et qui sont dans l’attente que le spectateur gourmet leur fasse un sort? Un spectateur pour qui tout ce qui touche à la cuisine, comme ce qui touche à la peinture du reste, est devenu suspect, douteux à force de faire l’objet des sollicitations obséquieuses d’une publicité mensongère qui imprègne de toutes parts nos sociétés postindustrielles et technovisuelles. Que peut, en effet, signifier la représentation de ces plats authentiques, traditionnels, à l’heure du fast food, de la production agroalimentaire massive, de la nourriture transgénique, des additifs et exhausteurs de saveur, des colorants industriels et des dates de péremption ? De même, en termes d’art, que peut signifier cette peinture savoureuse faite de teintes fauves et de hautes pâtes qui puisent aux sources d’un Manet, d’un Matisse, d’un Kokoschka, à l’heure où les supports sont en pavatex, les formats standardisés, les couleurs en acrylique et les pratiques démystifiées? Pour le spectateur contemporain, soumis au règne insipide, indifférencié et anesthésiant des images médiatiques, la peinture de Daniel Salzmann est un régal; elle évoque une cuisine faite de sucs et d’odeurs qui mettent l’eau à la bouche, qui régénèrent le regard et rétablissent le goût. Son œuvre nous rappelle un rapport désormais révolu à la nourriture – et à l’art –; elle nous remémore un temps perdu – qu’il soit réel ou fictif – dont le peintre ose se souvenir. Ses plats sont autant de promesses de plaisir dans un monde désenchanté. Le maître titille le désir dans un univers sans illusions.
Mais Daniel Salzmann n’est pas dupe: l’appât pictural, le leurre, le masque appartiennent aussi à son monde comme le montrent ses figures humaines dont les visages ont l’expression de l’absence. Leurs regards ne répondent pas à notre regard; ils en sont détournés, ils regardent ailleurs, dans le vide de nulle part; nous ne les concernons pas. Ils n’évoquent personne et nous renvoient, en tant que tels, à notre propre insignifiance d’individus perdus dans le relativisme absolu et l’indifférence généralisée du présent. D’où la secrète mélancolie qui imprègne ces œuvres dominées par les couleurs sombres, des bleus et des noirs, et qui contrastent avec le bonheur de sa peinture gourmande.»
Alberto de Andrés, Historien d’art, Lausanne
U-Bahnhof, Berlin, Acryl auf Papier, 50x49cm, 2003
Daniel Salzmann in der Galerie Artraktion
Er reist und schaut, mal zu seinen Füssen, mal zu den Dingen, mal in die Welt. Und malt, was er sieht oder mit dem Kameraauge festgehalten hat. Sinnlich.
In Bern zeigt er die Reise. In Quartiere, in den Barock, in gelbes Licht, ins Freibad, in Hinterhöfe und Gärten. Das Auge hat die Momente fokussiert, wo auch immer, die Kamera hat sie ausgeschnitten. Doch sie könne nur festhalten, sagt Daniel Salzmann (48), darum müsse er malen, was die Aufnahmen zeigen, um die abgebildeten Dinge gefühlsmässig wieder aufzuladen. Er präsentiert das Gemalte als Reihe von Arbeiten auf Papier, je 50 x 50 Zentimeter. Malerische Skizzen, nicht ‘zu Tode’ gemalte Bilder. Das Rund des Galerieraums macht sie zum Panorama. Was sie auszeichnet, ist die Gleichzeitigkeit des im Vorbeigehen Wahrgenommenen und dessen sinnliche Ausstrahlung – die Blicke der zwei Hunde im Käfig, das Rot im barocken Wappen, die üppigen Ranken des Fenstergitters, der Sprung des Knaben ins Wasser, das Gelb der sommerlichen Landschaft. Das Beliebige, die stete Gefahr subjektiver Reihungen, ist nicht nur durch den einen Blick des Müssiggängers gebannt, sondern – und das trifft das Gesamtwerk des Künstlers – durch formale Strukturen, durch Pinselschrift, Formrepetitionen (Streifen zum Beispiel) und Farbdialoge, die blutiges Rot, sonnenhaftes Gelb und wässriges Blau über Ränder und Bilder hinweg zusammenklingen lassen, ohne in ein Schema zu verfallen. Malen, so hat man den Eindruck, ist für den in Freiburg wohnenden Walliser nicht die Suche nach Dauer, sondern Reise.
Annelise Zwez, Kunstbulletin (Nr. 3/2004)
Gehalten vor Stämmen
Erhaben dünkt Ihr Euch. Übermächtig – den Zeiten entrückt. Anfang und Endzweck zugleich.
Vor Euch sinkt die Erde. Ins Bodenlose und der Äther bricht sich flirrend an euren Ausgebrannten, zugespitzt gierenden Körpern.
Niederfallen sollen wir und Eure alten Füße platzend mit frischem Saft bedecken. Schwebend träumen wollt Ihr dann wie einst als wilde Früchte.
Wir aber sind gekommen ungeahnte Stürme anzusagen. Eure Befestigung in tiefsten Tiefen lieblicher Auen und dunkler Wälder wird versagen.
Schreien und toben werdet. Ihr bis Euch die Hälse brechen:Wir werden uns pflücken lassen!
« Die Zeitgenossen erdachten ihr eine Seele. Sie sagten, sie drücke Eleganz und vornehme Nachdenklichkeit aus. Sogar ihr Gebrechen, den Mangel an Duft, hielt man für die Tugend der Enthaltsamkeit. In der Tat, ihre kühle Schönheit hat einen sozusagen introvertierten Charakter. Die Tulpe lässt sich bewundern, sie weckt aber keine heftigen Gefühle. Sie ist der Pfau unter den Blumen. So jedenfalls schrieben die höfischen ‘Gartenphilosophen’. Die Geschichte hat bewiesen, dass sie irrten. »
Zbiginiew Herbert, Der Tulpen bitterer Duft, Suhrkamp, 1985
– 2 août – 29 septembre
Salon d’été 2012, Place Suisse des Arts, Rue du Valentin 32, 1004 Lausanne
– 16 septembre – 11 novembre
« Le paysage dans tous ses états », Musée de Charmey, 1637 Charmey/FR
– 29. Oktober – 2. Dezember 2012
Galleria Graziosa Giger, mit « Vitis antiqua », 3953 Schloss Leuk-Stadt/VS
– 4-8 Plattform für Kunst und Medien
Neubrückstrasse 84, 2012 Bern
– Espace Mercerie, Lausanne
Naturellement mortes ?
Qu’aurait-elle encore à dire, aujourd’hui, la nature morte ? Est-elle véritablement hors-jeu ?
De son âge d’or baroque, auquel Daniel Salzmann emprunte assurément les motifs de têtes de mort, de papillons, d’écureuils, de coupes précieuses et autres citrons – qu’on aille voir les œuvres d’Adriaen van Utrecht, Jan van Kassel, Antonio de Pereda ou Abraham Mignon -, le message moral est perdu : on se soucie aujourd’hui du memento mori comme d’une guigne, ou plutôt on s’en amuse : on y déchiffre les symboles comme dans un jeu de devinettes futile, le papillon évoquant l’âme, l’écureuil le malin, etc. J’ai dit emprunts de motifs, mais plutôt faudrait-il dire emprunts de fragments précis de tableaux anciens (les références existent, demandez-les à l’artiste !) que Salzmann, le musicien, enrôle dans un jeu de variations de cinq, de quatre, de trois, de deux peintures, toutes des formats de papier identiques (70 x 60 cm), qui déploient des séquences colorées où Bonnard, Matisse et de Kooning reconnaîtraient leurs points d’interrogations éclatants sur l’art de représenter les choses, ou plutôt leurs interrogations explosives sur la pertinence de représenter les choses. Et c’est là qu’on rejoint la question de départ, restée sans réponse : la nature morte est-elle morte ? Salzmann réfute le constat des historiens de l’art et autres critiques légistes d’aujourd’hui, amateurs des morgues de l’art. Que l’on observe attentivement la danse qu’exécute le compotier d’une œuvre à l’autre, dans une séquence de cinq, et l’on se persuadera que la matière de l’esprit est vivante, bien vivante.
Alberto de Andrés
– Galerie Artraktion, Bern
U-Bahnhof, Berlin, Acryl auf Papier, 50x49cm, 2003
Daniel Salzmann in der Galerie Artraktion
Er reist und schaut, mal zu seinen Füssen, mal zu den Dingen, mal in die Welt. Und malt, was er sieht oder mit dem Kameraauge festgehalten hat. Sinnlich.
In Bern zeigt er die Reise. In Quartiere, in den Barock, in gelbes Licht, ins Freibad, in Hinterhöfe und Gärten. Das Auge hat die Momente fokussiert, wo auch immer, die Kamera hat sie ausgeschnitten. Doch sie könne nur festhalten, sagt Daniel Salzmann (48), darum müsse er malen, was die Aufnahmen zeigen, um die abgebildeten Dinge gefühlsmässig wieder aufzuladen. Er präsentiert das Gemalte als Reihe von Arbeiten auf Papier, je 50 x 50 Zentimeter. Malerische Skizzen, nicht ‘zu Tode’ gemalte Bilder. Das Rund des Galerieraums macht sie zum Panorama. Was sie auszeichnet, ist die Gleichzeitigkeit des im Vorbeigehen Wahrgenommenen und dessen sinnliche Ausstrahlung – die Blicke der zwei Hunde im Käfig, das Rot im barocken Wappen, die üppigen Ranken des Fenstergitters, der Sprung des Knaben ins Wasser, das Gelb der sommerlichen Landschaft. Das Beliebige, die stete Gefahr subjektiver Reihungen, ist nicht nur durch den einen Blick des Müssiggängers gebannt, sondern – und das trifft das Gesamtwerk des Künstlers – durch formale Strukturen, durch Pinselschrift, Formrepetitionen (Streifen zum Beispiel) und Farbdialoge, die blutiges Rot, sonnenhaftes Gelb und wässriges Blau über Ränder und Bilder hinweg zusammenklingen lassen, ohne in ein Schema zu verfallen. Malen, so hat man den Eindruck, ist für den in Freiburg wohnenden Walliser nicht die Suche nach Dauer, sondern Reise.
Annelise Zwez, Kunstbulletin (Nr. 3/2004)
– Zeichnung im Raum. Installation in der Firma Strauss Elektroakustik GmbH Bern.
«Die Zeitgenossen erdachten ihr eine Seele. Sie sagten, sie drücke Eleganz und vornehme Nachdenklichkeit aus. Sogar ihr Gebrechen, den Mangel an Duft, hielt man für die Tugend der Enthaltsamkeit. In der Tat, ihre kühle Schönheit hat einen sozusagen introvertierten Charakter. Die Tulpe lässt sich bewundern, sie weckt aber keine heftigen Gefühle. Sie ist der Pfau unter den Blumen. So jedenfalls schrieben die höfischen ‘Gartenphilosophen’. Die Geschichte hat bewiesen, dass sie irrten.» Zbiginiew Herbert, Der Tulpen bitterer Duft, Suhrkamp, 1985
Installation in der Firma Strauss Elektroakustik GmbH Bern. Kohle auf 13 Papierbahnen à 300 x 150 cm.
Daniel Salzmann
Mobile: +41 77 416 44 14
Phone: +41 21 311 42 71 Répondeur/Tel.-Beantworter
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